Point veille semaine du 08 juillet 2024, par Tom MARTIN

Institut Libre des Relations Internationales et des Sciences Politiques - Campus de Lyon Leclair
12.07.2024

À l’image des réactions du premier tour, l’Europe se retrouve une nouvelle fois mitigé face aux résultats des élections législatives françaises. Partagé entre un soulagement de ne pas voir le pays tombé dans les extrêmes, notamment droite qui effrayait de nombreux pays, et une situation loin d’être clair sur les avenirs de la politique hexagonale.

Nos homologues allemands ont tenu à souligner que le pire a été évité en n’élisant pas de parties d’extrême droite dans les urnes dimanche dernier. Le Premier ministre polonais a tenu une nouvelle fois a rappelé les liens forts entre le RN et les activités de Moscou et de Vladimir Poutine, laissant sous-entendre que « Moscou été à la déception et Paris au soulagement ».

En Europe du Sud, l’Espagne et la Grèce ont félicité la France de montrer la voie à suivre afin de contrer la montée en puissance de l’extrême droite en Europe.

V. Poutine avait annoncé suivre de très près le scrutin du second tour des législatives, au point même d’espérer voir l’issu des élections se solder par un réchauffement des relations bilatérales entre les deux pays. Il est donc facile de comprendre la déception face à l’espoir du Kremlin lorsque le RN a vu ses espoirs de prendre le pouvoir atténué par la réalité de la mobilisation française.

Cependant, les élections françaises ont réussi à créer un scandale à l’étranger. En Italie, le service public de la télévision italienne, rebaptisé « TeleMeloni » depuis l’arrivée de l’extrême-droite en 2022, n’ont absolument pas couvert le sujet des législatives française. Sous-entendant le contrôle total de la présidente sur les médias publique, la Rai est actuellement secouée par un important scandale débouchant sur de nombreuses démissions est remise en question sur la liberté d’expression de la chaîne. Les choix de diffusions d’un concert et d’une émission d’enquête sur les deux principales chaînes, alors que l’entièreté des chaînes privées avait prévu des émissions spéciales laisse un b.a.-ba accompagné d’une certaine amertume.

N’étant pas les seules élections en Europe ces derniers temps, le président socialiste brésilien Lula a tenu à féliciter la France pour son choix anti-extrême, complété par Maduro pour le Venezuela se félicitant de la victoire travailliste au Royaume-Uni, ainsi que la montée du NFP en France. 

Israël a ordonné l’évacuation de la ville de Gaza mercredi 10 juillet en prévision d’une attaque majeure contre la ville palestinienne. Alors que de nouvelles négociations en vue d’un cessez-le-feu se déroulent au Qatar, pays médiateur avec l’Égypte et les États-Unis, Israël ne compte pas revoir ses ambitions. B. Netanyahu a récemment demandé de conserver la maîtrise d’une large, si ce n’est complète, partie du territoire Gazaoui. Argumentant que cela a pour but de contrôler et empêcher le banditisme et les trafics illégaux à la frontière, pour des questions de sécurité nationale.

En parallèle de cela, la tension monte encore au Nord du pays, notamment avec le Hezbollah. Des échanges de roquettes se sont effectués la semaine dernière, et le mouvement libanais a tenu a rappelé sa proximité avec l’Iran, menaçant des opérations de plus grandes tailles si Israël ne revient pas à la raison sous peu.

Jeudi 11 Juillet, un homme de 38 ans a été tué par le tir d’un gendarme en Nouvelle-Calédonie. Dixième victime depuis le début des émeutes en mai dernier, la situation reste particulièrement tendue alors que la réforme électorale pour les scrutins provinciaux a officiellement été abandonnée par E. Macron à la dissolution de l'Assemblée nationale.

Un changement de gouvernance peut commencer à se dessiner au Mali, alors que le colonel Goïta avait annoncé la suspension de tout parti politique au début de l’année 2024. Alors qu’il avait annoncé renoncer à son poste à l’issue d’élection démocratique en mars 2024, son choix de suspendre tout parti politique dont il voyait le débat comme stérile et inutile. À cette époque, la grande majorité des partis d’opposition manifestent contre la prise du pouvoir du colonel en 2022. Les nouvelles discussions ont débouché sur deux points : une recommandation de maintenir le pouvoir militaire pendant deux à cinq années supplémentaires, ainsi que l’organisation avec la candidature du colonel, sans date ni cadre précis.