Point veille semaine du 24 juin 2024

Institut Libre des Relations Internationales et des Sciences Politiques - Campus de Lyon Leclair
28.06.2024
Les élections générales britanniques (Rédigé par Louis Monin–Tarnier)

Les dernières élections générales au Royaume Uni, qui s’étaient déroulées en 2019 presque à la même période que les premiers cas de COVID 19, avaient donné au parti conservateur (Conservative Party) 365 sièges sur 650 à la chambre des communes permettant au parti d’obtenir une majorité absolue.

A la suite d’un mandat de 5 ans compliqué marqué par 3 changements de premier ministre et d’un bilan jugé décevant par les britanniques, les sondages réalisés par l’institut Yougov annonce une large baisse des intentions de votes envers le parti de Rishi Sunak (actuel premier ministre).

Selon les sondages, les élections du 4 juillet prochain seraient largement menée par le parti travailliste (Labour Party) avec 37% des intentions de vote, suivi par le parti d’extrême droite Reform UK avec 19% des intentions de vote puis du parti conservateur aux talons de son concurrent d’extrême droit avec 18% d’intentions de vote.

Comme dans l’Union Européenne, la montée de l’extrême droite inquiète et serait une des raisons pour lesquelles la campagne électorale des Tories (surnom donné aux conservateurs) peine à décoller.

L’échec du Brexit serait également l’une de ces causes, expliquant ainsi la montée du Labour Party dans les sondages, celui-ci promettant un rapprochement entre le Royaume-Uni et Bruxelles.

Cependant les résultats restent flous et le parti remportant la victoire aux élections générales devra faire face à de nombreux défis tels qu’une économie affaiblie qui peine à reprendre, la baisse d’efficacité des services publics, une inflation directement corrélée avec les effets du Brexit, la crise du logement et bien d’autre.

Les ambassadeurs des différents pays membres de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) ont décidé de la nomination d’un nouveau secrétaire général pour l’organisation.

Mark Rutte, premier ministre hollandais fut désigné par les 32 ambassadeurs pour prendre la suite de Jens Stoltenberg, homme d’Etat norvégien qui occupait le poste depuis 2014.

Le dirigeant hollandais était en concurrence avec le président roumain,Klaus Iohannis qui retira sa candidature peu avant le verdict. Mark Rutte devrait donc entrer en fonction en Octobre 2024.

Malgré son manque de connaissances en matière de sécurité et de défense, il fut soutenu par un certain nombre de dirigeants européens et notamment par la Commission Européenne pour son expérience.

Le nouveau secrétaire générale de l’OTAN devra dès le début de son mandat faire face à des sujets importants et difficiles comme le retour de la guerre aux frontières de l’Europe et la menace russe, le possible retour de Donald Trump à la Maison Blanche ainsi que la volonté de réarmement de l’Europe en des temps incertains.

Une manifestation anti-gouvernementale a eu lieu le 25 juin 2024 au Kenya. Après l’annonce de la mise en place de nouvelles taxes, des manifestants kényans sont entrés dans le Parlement. Le mouvement, porté par la jeunesse du Kenya, a dégénéré. Les manifestants sont entrés dans le parlement après avoir forcé les barrages de police qui a répondu très violemment. Le pays déplore 20 morts et plus d’une trentaine de blessés.

Suite à la démission de l’ancien président haïtien Ariel Henry, Nairobi a décidé d’envoyer un groupe de 400 policiers en Haïti. Réprimée par le tribunal du Kenya, cette aide directe à la crise en Haïti est approuvée par le Conseil de Sécurité de l’ONU et soutenue par les Etats Unis qui fournissent des fonds et une aide logistique.

Le Président du Kenya, William Ruto, retire sa loi de finances à l’origine des manifestations et réprime les manifestations qui ont plongé le pays dans le chaos.

Les tensions au Kenya persistent après l’annonce du président, qui ne satisfait pas les manifestants.

En mai 2024, l’Union Européenne avait interdit la diffusion de quatres médias d’Etat russes accusés de “propagande pro-Kremlin”.

Le 25 juin, la Russie a annoncé le blocage sur son sol de 81 médias européens en représailles aux agissements similaires de l’Union Européenne survenus en mai. Dans ces 81 médias, on retrouve neufs médias français dont Le Monde et l’AFP.

La France condamne le blocage des médias européens par la Russie et la Commission européenne qualifie ces représailles “d’absurdes”.

Suite à des menaces contre l’ex-président bolivien Evo Morales lors d’une interview télévisée, le chef de l’armée Juan José Zúñiga a ensuite été arrêté. Celui-ci promettait d'empêcher l’ex-homme d’état de concourir à la succession de l’actuel président. Le général a rappelé lors de cette même interview que M. Morales été interdit de se présenter à une élection à la suite d'une décision de justice.

Alors que des véhicules militaires ont brisé les grilles du palais présidentiel hier, les hommes politiques boliviens ont rapidement appelé la population à se manifester contre la tentative de coup d'État militaire en cours. L’ex-président a publié sur X une vidéo afin de “mobiliser la nation pour défendre la démocratie”.

Suite à l’échec de ce coup d'État militaire, le général Juan José Zúñiga fût arrêté et démis de ses fonctions.

 Pouvant rappeler la crise démocratique qu'avait connue la Bolivie en 2019, cette tentative de coup d'État s’inscrit dans un contexte de tensions économiques et sociales dans le pays.

Lundi 24/06 : Julian Assange quitte la prison de haute sécurité de Belmarsh au Royaume-Uni, où il est resté 5 ans dans des conditions d’isolement décrites comme « punitives » par Amnesty Internationale et plusieurs ONG. Il doit se rendre sur les îles Mariannes, territoire américain dans le Pacifique, pour comparaître devant un tribunal fédéral mercredi 26/06.

Sous mandat d’arrêt depuis 2010 pour avoir fait fuiter des dossiers confidentiels, classés secret défense, sur des actions commises par l’armée américaine en Irak sur le site internet Wikileaks. Accusé par le gouvernement américain de mettre en danger l’Etat américain et ses citoyens.

En 2012 il s’est alors réfugié dans l’ambassade de l’Equateur en Angleterre pour échapper à une extradition vers les Etats-Unis, condamné par un tribunal en Virginie d’espionnage et à un emprisonnement dans une prison de haute sécurité en Amérique. Accusé de viol en Suède, l’affaire a été classée sans suite. Puis il a été arrêté par la police anglaise et enfermé à Belmarsh.

Ainsi un accord a été trouvé avec les Etats-Unis, très sollicités par la communauté internationale pour abandonner les charges contre Assange, qui représentait la liberté en péril de la presse. Il ne serait donc que condamné à 62 mois de prison (déjà réalisés à Belmarsh), sans extradition vers les Etats-Unis et devrait retourner en Australie rejoindre sa famille.

Campagnes présidentielles :

Le président sortant, Paul Kagamé, du FPR,  est candidat pour un quatrième mandat. Deux autres candidats sont en lice ; Franck Habineza du parti démocratique vert qui a fait 2% aux dernières élections, et Philippe Mpayimana, candidat indépendant.

Nous sommes à la première semaine de campagne qui dure trois semaines, jusqu'aux élections le 15 juillet.

Une révision constitutionnelle datant de décembre 2015 a fait passer le mandat présidentiel de 7 à 5 ans, seulement des contestations s’élèvent car cela a remis à zéro les mandats de P. Kagamé qui peut donc légalement (si réélu) pousser jusqu’en 2034 ses mandats. De plus, cette révision a synchronisé les élections présidentielles et législatives qui arriveront juste après. Environ 500 candidats briguent les 80 sièges du Parlement.

L’UE a nommé un candidat, le belge Bernard Quintin, comme représentant spécial pour la région des Grands Lacs. Cette région regroupe le Rwanda, le Burundi et la République Démocratique du Congo).

Seulement, Paul Kagamé, président du Rwanda, s’est opposé à cette nomination, à cause des tensions qui existent entre le Rwanda et la Belgique à propos du Congo. L’implication belge au Congo gêne le Rwanda qui est présent militairement pour contrer le M23. De plus, en 2023 la Belgique a refusé l’agrément de Vincent Karega comme ambassadeur à Bruxelles.

La procédure va donc s’allonger jusqu’au 5 juillet 2024 et dimanche 23/06, la question a été portée à l’attention du conseil des ministres des affaires étrangères européens à Luxembourg. Il en ressort qu’une frustration diplomatique secoue l’UE quant à l’influence du Rwanda sur les décisions de l’institution. Il se pose aussi la question de comment le président Kagamé a pu savoir aussi tôt quel serait le candidat choisi.

23/06 le porte-parole des Houthis a revendiqué deux attaques de navires en Mer Rouge.

UKMTO (United Kingdom Maritime Trade Operations) a rapporté que le Transworld Navigator (cargo de marchandises) sous pavillon du Libéria, appartenant à la compagnie Strealth Maritime, basé en Grèce, a été victime de frappes. L’équipage a dû fuir. Il venait de Chine et se dirigeait vers le canal de Suez. Aujourd’hui il est à la dérive.

Le deuxième est le Stolt Séquoia (chimiquier sous pavillon du Libéria), touché par des missiles de croisière (longue portée). Il venait du Bahreïn et devait rejoindre le Havre en passant par l’Afrique du Sud.

Le 22/06, l’armée américaine a annoncé avoir détruit trois drones navals houthis qui représentaient une menace.